Ce cours suppose une lecture préalable du roman *La Peste* d'Albert Camus. Il est conseillé d'avoir une bonne compréhension des notions de base de la littérature du XXe siècle, notamment concernant l'existentialisme et le roman engagé. Ce cours s'inscrit dans la continuité des études menées sur le roman tout au long de l'année et sert de préparation intensive à l'épreuve du baccalauréat.
*La Peste* est publié en 1947, dans un contexte post-seconde guerre mondiale marqué par la souffrance, la désolation et la remise en question des valeurs. Le roman s'inscrit dans le courant littéraire existentialiste, soulignant l'absurdité de l'existence et la liberté de l'homme face à la condition humaine. Camus s'éloigne toutefois du pessimisme radical de certains existentialistes en proposant une résistance morale face au mal. Le contexte de la guerre est implicite, la peste symbolique pouvant être interprétée comme une métaphore du nazisme et de la barbarie.
Le roman explore plusieurs problématiques majeures : la confrontation à la mort, l'absurdité de l'existence, le sens de la résistance, la solidarité face à l'adversité, la culpabilité et la responsabilité individuelle et collective. Il s'agit de comprendre comment l'homme réagit face à un événement cataclysmique et comment il construit son sens moral dans un monde dépourvu de sens apparent.
Rieux est le narrateur et le personnage central. Médecin, il incarne la raison et le dévouement. Son engagement envers les malades est total, dépassant la simple obligation professionnelle. Il représente l'homme qui agit contre l'absurde.
Tarrou, personnage énigmatique, représente la conscience morale en questionnement. Son journal intime nous révèle ses doutes et sa réflexion sur le mal et la culpabilité. Il cherche à comprendre le sens de son engagement et s'interroge sur sa propre capacité à agir.
Les autres personnages (Grand, Rambert, Castel…) offrent des facettes complémentaires de la réaction face à la peste : la résignation, l'égoïsme, la peur, l'espoir… Ils incarnent la diversité des réponses possibles face à la catastrophe.
Le récit à la troisième personne permet un recul narratif qui objective les événements et les actions des personnages, sans privilégier un point de vue subjectif.
Camus utilise un style réaliste, sobre et direct. Il évite les fioritures et se concentre sur l'essentiel : l'expérience de la peste et ses conséquences. Ce choix stylistique contribue à la force du texte.
La peste est une métaphore riche en significations : elle symbolise le nazisme, la maladie, la mort, mais aussi l'absurdité et le mal en général. Son interprétation est ouverte à de multiples analyses.
Le roman explore l'absurdité de la situation, la confrontation à la mort et l'absence de réponses faciles. Cependant, Camus ne tombe pas dans le nihilisme. Il propose une révolte par l'action, une résistance morale face à l'absurde.
Face à la catastrophe, les personnages découvrent la nécessité de la solidarité et de la fraternité. La lutte contre la peste devient un acte collectif, qui transcendant les différences individuelles.
Le roman soulève la question de la responsabilité de chaque individu face aux événements. Il interroge la nature du mal et la responsabilité collective dans son avènement et sa propagation.